Nadejda

Nadejda
Illustration de couverture par Pierre Droal

Roman paru en juin 2017 aux éditions Nestiveqnen

Disponible dans toutes les bonnes librairies au prix de 20 euros, ou en numérique (format pdf ou ePub) au prix de 3,20 euros

Russie – 1015. Ilya de Mourom, ancien membre des trente preux, vient de passer trois ans dans les geôles du grand-prince Vladimir. Après sa libération, il rencontre le jeune Erouslan, qui se prétend lui aussi chevalier. Ils comprennent que leurs destins sont liés par le nom Nadejda (l’Espérance, en russe). Pour l’un, c’est l’épée tant adorée, mais volée pendant sa détention ; pour l’autre, c’est l’unique amour, désormais disparu.

Leurs pérégrinations les mèneront d’un bout à l’autre du pays, jusqu’aux steppes du Sud. Ils rencontreront des héros mythiques et des princes ambitieux, des cavalières de la plaine et des guerriers tatars… ainsi que les derniers représentants de l’ancien monde païen : la reine de la mer Noire qui commande à sa tribu d’Amazones, le peuple aux mains palmées qui règne sur les fleuves, et Sviatogor, le géant des monts Sacrés…

Avis de lecteurs…

Nadejda entre sans nul doute dans le panthéon des grandes fantasy historiques à la Guy Gavriel Kay… (BazaR)

Un récit d’une beauté qui ne peut être oubliée… (Laulautte)

Un roman superbe, une aventure épique qui procure de l’émerveillement et de belles émotions… (Foxfire)

Il ne faut pas le lire vite, et il ne faut pas le lire comme un livre de fantasy « classique ». Il faut le lire comme un récit épique type « geste moyenâgeuse », ou comme un conte fondateur… (Tatooa)

L’histoire de la Russie du XIème siècle et les légendes sont habilement mêlées. Même le ton, le comportement des personnages, dépaysent… (Jean-Claude-11)

Un magistral voyage dans une mythologie slave que je ne connaissais pour ainsi dire pas… (Azelmazel)

Je recommande ce livre pour les mordus d’aventures en quête d’autres horizons, hors des sentiers battus… (John Évasion)

C’est unique dans le tissage de l’intrigue, les obsessions des uns et des autres, dans l’émotion contenue qui se dégage de la fin… (H-mb)

Entre chanson de geste et heroic fantasy… (Albéric)

La grande force du roman d’Olivier Boile, c’est, au-delà de son caractère épique, l’invitation qu’il nous fait à pénétrer l’histoire des mythes russes… (Maestro)

Cette sortie hors des sentiers battus est à la fois plaisante, intéressante et tout à fait recommandable… (Tzeentch, Elbakin.net)

Un cadre rarement exploité, un souffle de légende et une grande épopée… (Mathieu, Decitre Grenoble)

La première qualité de son roman est donc l’originalité, mais c’est loin d’être la seule… (Apophis)

Un court extrait du roman…

Les trois droujinniks s’entre-regardaient sans ciller, chacun espérant qu’un autre que lui aurait le courage d’accomplir ce pourquoi on les envoyait ici.

Aucun d’entre eux n’avouait plus de vingt ans. C’étaient de jeunes gens issus de la classe des boyards, de futurs protecteurs de la Sainte Russie qui, avant de pouvoir faire étalage de leurs talents guerriers dans la fureur du champ de bataille, apprenaient le métier des armes en veillant sur le palais. Élégants dans leur armure à lamelles passée par-dessus une cotte de mailles, le poing serré sur un bouclier rond marqué du trident des Rourikides, ils avaient tout du preux chevalier… Tout, hormis l’expérience du combat. Jamais leurs mains blanches n’avaient été salies par le sang de l’ennemi, un détail qu’ils s’empressaient d’oublier lorsqu’ils rêvaient d’exploits à venir. À écouter leurs fanfaronnades quotidiennes, partir en campagne contre le khan des Tatars, défendre les murs de Kiev ou assiéger des places fortes polonaises serait pour eux un jeu d’enfant. Mais l’enthousiasme déserta les cœurs dès qu’il fut question de soulever la grille de fer sous laquelle croupissait un ancien bogatyr.

S’ils étaient trop jeunes pour avoir côtoyé Ilya de Mourom quand il faisait partie des trente preux, tous avaient eu vent de ses aventures. N’avait-il pas libéré la cité de Tchernigov, vaincu le brigand Soloveï, décapité l’hydre Idolichtche ? Pour chaque Russe il était un modèle de bravoure, l’un de ces héros qui donnent au commun des mortels la force morale nécessaire pour se surpasser. Savoir que cet homme qu’ils avaient adulé se trouvait sous leurs pieds, de l’autre côté d’une planche de bois et de barreaux infranchissables, dans un cul-de-basse-fosse, avait de quoi les intimider. Comment réagirait-il en revoyant enfin la lumière du jour ? Se vengerait-il de sa captivité sur les serviteurs de Vladimir ? Les causes de son emprisonnement étaient l’objet de différents récits, parfois contradictoires ; ceux qui mentionnaient une terrible injustice faisaient envisager le pire aux jeunes droujinniks.

« Radivoï, finit par murmurer l’un d’eux en s’adressant au plus robuste des trois, souviens-toi que tu as perdu un pari hier soir et que tu n’as pas payé ta dette. »

Le dénommé Radivoï, malgré son nom évoquant la joie, était loin de baigner dans l’allégresse. Non sans avoir préalablement lancé un coup d’œil assassin à ses compagnons, il s’accroupit, déplaça la planche de bois, saisit la grille de fer et la souleva en y mettant toutes ses forces. De la terre, du sable, des cailloux et des racines furent projetés alentour dans un épais nuage de poussière. Le droujinnik déroula une échelle de corde jusqu’à ce qu’elle atteigne le fond du trou. Quand Ilya de Mourom en émergea, un silence édifiant l’accueillit.

« J’en déduis que Soleil Clair a décidé d’arrêter ses enfantillages. Ou bien qu’il est mort. »

Tels furent les premiers mots que prononça le bogatyr en retrouvant la liberté.

Il leva les yeux au ciel et les referma aussitôt. Il n’était pas encore capable de supporter une clarté qu’il n’avait plus vue depuis tant d’années. Il mit sa main en visière et tenta d’apercevoir les trois jeunes droujinniks, qui lui rendirent son regard inquisiteur. La force d’Ilya étant plus miraculeuse que naturelle, il avait conservé une silhouette massive en dépit du manque d’exercice et des privations ; cependant, on ne pouvait passer outre sa barbe pouilleuse, ses hardes crasseuses et ses cheveux en bataille masquant à peine sa calvitie naissante. Précédé par une insoutenable odeur de pourriture et d’excréments, l’ancien héros de la Sainte Russie ressemblait à s’y méprendre aux mendiants qui, hagards, hantaient les quais du Podol en quête de subsistance.

« Nous sommes là pour t’emmener au palais, bafouilla le jeune Radivoï. Ordre du grand-prince.

— Il n’a donc pas encore rejoint ses ancêtres, dit Ilya. Heureux de l’apprendre. Comment se porte-t-il ?

— Le grand-prince est gravement malade. »

(Extrait du quatrième chapitre)